PREMIER PRINCIPE DE LA FOI BAHA'IE : LA RECHERCHE PERSONNELLE ET INDÉPENDANTE DE LA VÉRITÉ [5]

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Certains peuples considèrent toujours qu'imiter un adepte d'une autre religion, dans quelque domaine que ce soit, est considéré comme un acte détestable. Ainsi, ils refusent toute possibilité de réforme ayant produit des fruits chez un autre peuple, arguant le prétexte que celui qui imite un peuple fait partie d'eux.

« Quant à ceux qui maintiennent que l'instauration de réformes et la mise en place d'institutions puissantes seraient, en réalité, contraires au bon plaisir de Dieu, contreviendraient aux ordonnances du Législateur divin, s'opposeraient aux principes religieux fondamentaux et aux méthodes des prophètes - qu'ils considèrent comment il pourrait en être ainsi. De telles réformes enfreindraient-elles la loi religieuse parce qu'elles viendraient des étrangers et nous rendraient comme eux, puisque « Celui qui imite un peuple est l'un d'eux » ? [...] Cette Source de sagesse divine, cette Manifestation universelle (Muhammad), en encourageant l'humanité à acquérir les sciences, les arts et les autres avantages similaires, lui a commandé de les rechercher jusqu'aux confins mêmes de la Chine; toutefois, les docteurs incompétents et ergoteurs le défendent, offrant en justification le dicton : « Celui qui imite un peuple est l'un d'entre eux ». Ils n'ont même pas saisi la signification de l'« imitation », à laquelle on se réfère et ne savent pas que les religions divines imposent aux fidèles d'adopter ces principes qui produisent une amélioration constante et les encouragent à acquérir les sciences et les arts des autres peuples. Quiconque exprime le contraire n'a jamais goûté au nectar du savoir et s'égare dans sa propre ignorance, cherchant à tâtons le mirage de ses propres désirs. » (Abdu'l-Bahá, Les secrets de la Civilisation divine)

Quand bien même une personne serait dans l'erreur manifeste, nous ne devons pas la juger et la déclarer inapte à nous apprendre quoi que ce soit, pour toutes les raisons que j'ai exposé. De plus, nul ne connaît son avenir, et toute personne qui aujourd'hui est dans l'erreur manifeste, peut très bien un jour se réformer et progresser... Juger les autres et les condamner empêche d'apprendre d'eux, ce qui est une entrave de plus...

« Comment pouvons-nous alors nous vanter et mépriser les autres ? Soyons donc humbles, sans préjugé, préférant le bien des autres à notre bien personnel. Ne disons jamais: « Je suis croyant, lui c'est un infidèle », « Je suis près de Dieu, tandis que lui est un réprouvé ». Nous ne pouvons jamais savoir quel sera le jugement final. » (Causeries d'Abdu'l-Bahá à Paris)

Encore une fois, c'est l'islám qui nous a donné la citation qui condamne l'attitude sectaire qu'ont certains musulmans vis-à-vis des autres peuples...

Mou'âdh Ibn Jabal - un des plus grands compagnons du prophète Mouhammad - a dit : « Acceptez la vérité de quiconque l’apporte même si elle vient d'un incroyant - ou d'un pervers; et méfiez vous de l’égarement du sage. » On lui a dit: « Comment savoir lorsqu’un mécréant dit une parole de vérité ? » Il (Mou'âdh Ibn Jabal) répondit : « La vérité est une lumière. » (Rapporté par Aboû Dâwoûd, Al-Hâkim et Al-Bayhaqîi)

J - Qualités requises pour tout chercheur de vérité

À l'inverse, tout chercheur de vérité doit disposer de certaines qualités s'il désire parvenir à l'objet de son désir. La première et la plus importante des qualités attendue d'un vrai chercheur est le détachement de tout en dehors de Dieu.

« Au nom de notre Seigneur, l'Exalté, le Très-Haut. Nul ne peut atteindre les rives de l'océan de la vraie compréhension s'il n'est détaché de tout ce qui existe au ciel et sur la terre. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Le détachement consiste à ne pas s'attacher aux biens matériels, à la position sociale et aux privilèges que celle-ci confiert pour rechercher la vérité sereinement, même si nous pourrions perdre tous ces privilèges pour celle-ci.

« Que le chercheur, à tout instant, mette en Dieu seul toute sa confiance, qu'il renonce aux relations terrestres et se détache de ce monde de poussière pour s'attacher uniquement à Celui qui est le Seigneur des seigneurs. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Pour y parvenir, le chercheur doit placer sa confiance en Dieu, car c'est Lui qui pourvoit à toute richesse.

« Mets toute ta confiance dans la grâce de Dieu, ton Seigneur. Compte sur Lui en tout ce que tu fais, et sois de ceux qui se soumettent à sa volonté. Laisse-le t'assister de son aide et t'enrichir de ses trésors qui sont, en vérité, tous les trésors de la terre et du ciel. Il les accorde à qui il Lui plaît, et à qui Il veut il les retire. Il n'est pas d'autre Dieu que Lui, l'Omnipossédant, le Loué. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

La deuxième qualité primordiale de tout chercheur de vérité est d'être enflammé par l'amour de Dieu et par la volonté de Le trouver.

« Le vrai chercheur ne poursuit que son but, et l'amant n'a d'autre désir que la rencontre de son bien-aimé. Mais il ne réussira qu'en sacrifiant tout: ce qu'il a vu, entendu, compris. Rien de tout cela ne doit plus subsister s'il veut entrer au royaume de l'esprit qui est la Cité de Dieu. Et quel labeur est nécessaire pour Le trouver ! Et quelle ardeur faut-il si nous voulons goûter à la douceur du miel de la réunion ! Mais si nous buvons à cette coupe, nous rejetterons le monde entier. » (Bahá'u'lláh, Les sept vallées)

La quête pour rechercher la vérité, qui en vérité est la quête vers Dieu, est éternelle. Elle sera entreprise ici-bas et se poursuivra une fois que nous serons dans l'autre monde. Cette quête est le but réel de notre existence.

« Sache en vérité que l'âme, après qu'elle a été séparée du corps, continue de progresser dans un état et dans des conditions que ne sauraient changer ni les révolutions des âges et des siècles, ni les hasards et vicissitudes de ce monde, jusqu'à ce qu'elle ait accédé à la présence de Dieu. Elle durera autant que dureront le royaume de Dieu, sa souveraineté, son empire et sa puissance. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Aussi, l'ardeur, la patience et une détermination sans failles sont nécessaires pour accomplir cette grande destinée.

« La première vallée est la vallée de la recherche où l'on chemine sur le coursier de la patience. Sans elle le voyageur n'arrive nulle part et ne peut atteindre nul but. Il ne doit jamais perdre courage: lutterait-il cent mille ans sans réussir à voir la beauté de l'Ami qu'il ne devrait pas vaciller. » (Bahá'u'lláh, Les sept vallées)

Une fois ces principes bien en tête, le chercheur de vérité doit faire un travail sur lui-même. Il consiste en une purification intérieure afin que le chercheur ait un coeur pur. Cette pureté de l'âme est nécessaire pour trouver Dieu.

« Quand le vrai chercheur s'engage dans le sentier de la recherche qui mène à la connaissance de l'Ancien des jours, il doit avant toute chose purifier son coeur - siège de la révélation des mystères intimes de Dieu - de la noire poussière de la science acquise et des insinuations sataniques. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Comme cet extrait le montre, le chercheur doit tout d'abord se débarrasser de toute référence au savoir humain, fut-elle issue du clergé religieux ou des « scientifiques » pour être prêt à accueillir les éclaircissements de la manifestation de Dieu dont la révélation permet d'apporter une nouvelle compréhension des sujets qu'elle aborde.

« Mais tant que tu ne consommeras pas par les flammes du détachement absolu les voiles du prétendu savoir humain, tu n'atteindras pas l'aurore éclatante du vrai savoir. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Pour autant, Bahá'u'lláh ne rejette pas l'apport de la science ou des théologiens. Bien au contraire, dans nombre d'épîtres, il vante leur mérite et leur apport. Mais la condition pour que ces hommes soient dignes d'être considérés comme des savants est que leur savoir soit conforme à la volonté divine et contribue à la progression de la race humaine.

« Cependant, les savants qui sont vraiment parés de l'ornement du savoir et de la bonté sont, en vérité, comme une tête pour le corps du monde et comme des yeux pour les nations. Les hommes ont toujours été guidés par des âmes aussi nobles, et le seront toujours. Nous supplions Dieu de daigner les aider à faire sa volonté et à suivre son bon plaisir. En vérité, il est le Seigneur de tous les hommes, le Seigneur de ce monde et de l'autre. » (Bahá'u'lláh, Épître au fils du Loup)

Le chercheur doit être vigilant. Car, à chaque époque où apparaît une nouvelle manifestation de Dieu, une nouvelle étape de l'humanité est inaugurée. Cette étape marque le passage de l'humanité à un stade supérieur de sa progression et sa capacité de compréhension. Ainsi, la nouvelle manifestation de Dieu, en révélant de nouvelles clés de compréhension, renouvelle le monde de la création, permettant à l'humanité de mieux comprendre la réalité du monde qui l'entoure et du royaume spirituel.

« Par le mouvement de notre plume de gloire, Nous avons, sur l'ordre du tout-puissant Ordonnateur des choses, insufflé dans chaque être humain un renouveau de vie et instillé dans chaque mot une puissance nouvelle. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Par conséquent, chaque chercheur doit purifier son coeur de toute compréhension en vogue parmi les hommes pour pouvoir accueillir le nouvel éclaircissement de la manifestation de Dieu de son époque.

« Si la terre de ces coeurs n'avait pas été renouvelée, comment des hommes qui n'avaient aucune instruction, qui n'avaient fréquenté aucun maître ni aucune école, auraient-ils pu parler avec une science et une autorité que nul n'a pu surpasser ? C'est à croire qu'ils étaient faits de la poussière même du savoir éternel, et pétris avec l'eau de la sagesse divine ! Le savoir est une lumière que Dieu met dans le coeur de qui Il veut. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Cette capacité à se détacher de toute certitude humaine même si elle est issue des cercles théologiques est une rude épreuve qui a provoqué la chute de beaucoup d'hommes. La compréhension de certains versets sacrés peut être volontairement codée, afin d'être déchiffrée par le messager divin venant ultérieurement.

« Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. » (Livre de Daniel, Chapitre 12, verset 4)

Certains savants des religions ont interprété certains versets relatifs au mystère du monde invisible et aux temps à venir d'une manière erronée et inappropriée, n'hésitant pas ainsi à contredire la véritable explication fournie par la manifestation de Dieu, causant ainsi incrédulité et doutes chez les hommes.

« Comment ces êtres, rebut de l'humanité, n'ont-ils pas compris ces Traditions qui étaient pourtant aussi claires que le soleil en plein midi, et ne se sont-ils pas soumis à la vérité ? S'en détournant, au contraire, et invoquant d'autres Traditions qu'ils ne comprenaient pas davantage, ils n'ont pas reconnu la Révélation de Dieu et sa beauté. Ils ont choisi la géhenne pour demeure. Tout cela est dû aux prêtres et aux savants. C'est ce qui faisait dire à Sadiq fils de Muhammad : « Les savants de ce temps-là étaient les pires individus de la terre et ce furent eux qui suscitèrent tous les troubles. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

La purification intérieure consiste également à se prémunir de toutes les maladies spirituelles qui constituent des obstacles entre le chercheur et le royaume spirituel.

« Ô mon frère ! Quand le vrai chercheur s'engage dans le sentier de la recherche qui mène à la connaissance de l'Ancien des jours, il doit avant toute chose purifier son coeur - siège de la révélation des mystères intimes de Dieu - de la noire poussière de la science acquise et des insinuations sataniques. Il doit sanctifier son âme - ce sanctuaire de l'amour éternel du Bien-Aimé - de toute souillure terrestre, et la détacher de tout ce qui est l'eau et la boue des choses sans réalité. Il lui faut enfin si bien épurer ses sentiments qu'il n'y reste aucune trace d'amour ou de haine, de peur qu'aveuglément l'amour ne l'incline à l'erreur, ou que la haine ne le détourne de la vérité. Combien nombreux, en effet, ainsi que tu en es toi-même témoin, sont ceux qui, en ce jour, par amour ou par haine, se sont privés de contempler la Face immortelle et se sont détournés de ceux qui incarnent les divins mystères, pour vagabonder sans aucun guide dans le désert de l'erreur et de l'oubli. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Le chercheur de vérité doit également s'appliquer à être bon envers son prochain, et diligent à pratiquer le bien.

« Le vrai chercheur devrait secourir le dépossédé et ne jamais marchander sa faveur pour le dénué. S'il doit faire preuve de bonté envers l'animal, combien plus encore en a-t-il le devoir envers son frère, celui qui a reçu la parole. » (Bahá'u'lláh, L'art divin de vivre)

Il ne doit pas sentir supérieur à qui que ce soit mais se considérer comme le serviteur de la race humaine afin de pouvoir être attentif à toute source de connaissance que pourrait émettre les hommes, peu importe leur condition.

« Le chercheur doit éviter de vouloir surpasser les autres; il doit effacer de la tablette de son coeur toute trace d'orgueil et de gloriole et s'attacher à la patience et à la résignation, observer le silence et retenir ses vaines paroles, car la langue est un feu dévorant et l'excès de paroles un poison mortel. » (Bahá'u'lláh, L'art divin de vivre)

Le chercheur de vérité n'imposera donc à personne ses points de vue, mais bien au contraire, il sera à l'écoute et laissera chacun s'exprimer.

« En toute matière, ils doivent rechercher la vérité et ne pas insister sur leur opinion personnelle, car leur entêtement et leur obstination aboutiront finalement à des discordes et à des querelles, et la vérité demeurera cachée. » (Extraits des écrits d'Abdu'l-Bahá)

Il faut savoir que la vraie connaissance est une grâce divine, une véritable bénédiction offerte par Dieu à ceux que le méritent. Pour obtenir cette grâce, une attitude de service envers Dieu sont nécessaires.

« Ils doivent mettre leur confiance en Dieu et, lui restant fidèle, suivre son sentier. C'est alors qu'ils deviendront dignes des gloires resplendissantes du soleil de la connaissance et du savoir divins et bénéficieront d'une grâce invisible et infinie. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

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