PREMIER PRINCIPE DE LA FOI BAHA'IE : LA RECHERCHE PERSONNELLE ET INDÉPENDANTE DE LA VÉRITÉ [3]

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F - Dieu et la vérité sont révélés dans toute la création

Pour effectuer une recherche de la vérité efficace, une autre clé de compréhension doit être présente à l'esprit de tout chercheur sincère. Puisque la création toute entière appartient à Dieu, Celui-ci peut très bien y disséminer les signes de la vérité au sein de toute la création, qu'elle soit humaine, animale ou végétale.

Allah - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Nous leur montrerons Nos signes dans l'univers et en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il leur devienne évident que c'est cela (le Coran), la Vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute-chose ? » (Coran, Sourate 41, verset 53)

Dans ce verset, Dieu dit qu'il montre Ses signes dans tout l'univers. Si Dieu dit dans ce verset du Coran qu'Il révèlera Ses signes dans tout l'univers, c'est parce qu'en vérité tout l'univers n'est qu'une manifestation de l'existence de Dieu.

« Tout ce qui est dans les cieux et sur terre n'est donc qu'une manifestation des attributs et des noms de Dieu, si bien que dans chaque atome sont enfouis les signes du Soleil de réalité. Sans la puissance de cette manifestation rien n'existerait. Combien de soleils de savoir sont cachés dans le moindre atome ! Combien de mers de sagesse sont contenues dans une goutte d'eau ! [...] De ce qui précède, il est évident que toutes les choses, dans leur réalité profonde, nous révèlent, selon leur capacité, les qualités et les attributs de Dieu. Si bien que l'apparition des qualifications divines est universelle. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Si chaque créature, qu'elle soit végétale ou animale révèle Dieu, nous pouvons aisément imaginer à quel point chaque homme détient en lui par son histoire, sa recherche, son comportement, des enseignements qui seront utiles dans notre quête de la vérité et de Dieu !

« L'homme, qui est la plus digne et la plus parfaite des créatures, est plus capable que n'importe quel autre être de représenter et de réunir les qualités divines. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Contrairement à ce que certains personnes croient, l'islám a beaucoup insisté sur la nécessité d'être ouvert d'esprit et a enseigné que la vérité pouvait apparaître à travers tout homme, indépendamment de sa conviction religieuse. De façon générale, le prophète Mouhammad condamne le fait de ne pas être réceptif à la vérité en ayant une posture orgueilleuse ou suffisante vis-à-vis de celle-ci.

'Abdoulláh Ibn Mas'oûd rapporte : « Le Prophète Mouhammad a dit : « N'entrera pas au Paradis celui qui a dans son coeur le poids d'un atome d'orgueil. Allah est beau et Il aime la beauté. L'orgueil c'est le fait de ne pas accepter une vérité venant des autres et de les mépriser. » (Rapporté par Mouslim)

Dans ce hadith, le prophète Mouhammad dit que l'orgueil empêche d'entrer au Paradis, et il nous informe que l'orgueil consiste à ne pas accepter la vérité venant des autres. Et le terme d'« autres » est universel et ne désigne pas seulement les croyants... En effet, la vérité peut être manifesté par tous les hommes, fussent-ils incroyants.

Mou'âdh Ibn Jabal - un des plus grands compagnons du prophète Mouhammad - a dit : « Acceptez la vérité de quiconque l’apporte même si elle vient d'un incroyant - ou d'un pervers; et méfiez vous de l’égarement du sage. » On lui a dit: « Comment savoir lorsqu’un mécréant dit une parole de vérité ? » Il (Mou'âdh Ibn Jabal) répondit : « La vérité est une lumière. » (Rapporté par Aboû Dâwoûd, Al-Hâkim et Al-Bayhaqîi)

Cette parole est frappante. En plus de nous demander d'accepter la vérité de quiconque, ce compagnon nous enseigne que c'est notre coeur qui nous permettra de reconnaître la vérité, et non la certification de tel ou tel religieux ou homme du clergé... En effet, la vérité est assez lumineuse pour être reconnue et acceptée, mais pour cela, il faut avoir un coeur pur pour qu'elle puisse s'y refléter. Je développerai les qualités qu'un chercheur de vérité doit avoir ultérieurement dans cette étude, si Dieu me le permet.

« L'homme doit aimer la lumière, de quelque source qu'elle apparaisse. Il doit aimer la rose, quel que soit le sol dans lequel elle pousse. Il doit rechercher la vérité. de quelque source qu'elle provienne. » (Abdu'l-Bahá, Les bases de l'unité du monde)

G - La manifestation divine pour notre époque est le chemin vers Dieu

Nous l'avons vu, le but fondamental de toute recherche est de parvenir à trouver la vérité. Chaque vérité peut être considérée comme une émanation de Dieu, révélant Sa présence et permettant de s'élever, et donc ineluctablement de progresser vers Lui.

« En vérité, Tu es la plus haute aspiration de tout chercheur sincère et le but du désir de ceux qui se languissent de toi. » (Sélection des écrits du Báb)

Les écrits sacrés nous enseignent que jamais personne ne verra ou ne rencontrera Dieu dans Son essence réelle. Celle-ci est totalement inaccessible à tout le genre humain, y compris aux prophètes et aux messagers divins.

« Ô Salmán ! La porte de la connaissance de l'Éternel a toujours été et restera à jamais fermée à la face des hommes. Aucune intelligence humaine n'accédera jamais en sa sainte cour. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Bien que, jamais personne ne rencontrera Dieu dans Son essence réelle, il incombe pourtant à chaque âme de Le trouver et de Le connaître.

« Le dessein de Dieu en créant l'homme a été et sera toujours de le rendre capable de connaître son Créateur et d'accéder à sa présence. Tous les livres sacrés et toutes les Ecritures divinement révélées et de grande valeur attestent ce but excellent, cet objectif suprême. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Pour permettre à l'homme de réaliser ce grand objectif, Dieu S'est révélé à la création par le biais des attributs émanant de Lui et qui Le représentent, sans que ceux-ci soient la réalité de Son essence inaccessible. Comme nous l'avons vu précédemment, toute la création est une émanation de Ses attributs.

« De ce qui précède, il est évident que toutes les choses, dans leur réalité profonde, nous révèlent, selon leur capacité, les qualités et les attributs de Dieu. Si bien que l'apparition des qualifications divines est universelle. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Pour autant, toute la création ne réfléchit pas les attributs divins avec la même intensité. Parmi toute la création, c'est l'homme qui manifeste avec le plus d'intensité les attributs divins. Cette capacité est unique et totalement supérieure à celle des autres créatures de Le manifester.

« Mais cela est surtout, et à un suprême degré, vrai de l'homme qui, entre toutes choses créées, a été revêtu de la robe d'un tel bienfait, et choisi pour la gloire d'une telle distinction. Car en lui sont virtuellement révélés, à un degré qu'aucune autre chose créée ne saurait atteindre, tous les attributs et noms de Dieu. Ils lui sont tous applicables. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Et parmi ces hommes, il en est certains qui ont été choisis par Dieu pour manifester Ses attributs avec la plus grande intensité, permettant ainsi à l'humanité de pleinement Le connaître. Ces hommes sont communément appelés « Messagers de Dieu » ou « Manifestations de Dieu ».

« L'homme, qui est la plus digne et la plus parfaite des créatures, est plus capable que n'importe quel autre être de représenter et de réunir les qualités divines. Ceux d'entre les hommes qui sont les plus parfaits, les meilleurs, sont les Manifestations du Soleil de vérité et l'on peut dire que les autres n'existent que par leur vouloir, n'agissent que par leur bonté. « Si ce n'était pour toi, Je n'eusse pas créé les cieux ». En leur sainte présence rien n'existe plus, rien n'a plus de valeur. La langue ne peut convenablement chanter leurs louanges ni la parole dévoiler leurs mystères. Ces tabernacles de sainteté, ces miroirs qui réfléchissent une lumière glorieuse et éternelle, ne sont que les expressions de celui qui est l'Invisible des invisibles, avec tous ses noms et attributs : savoir, pouvoir, souveraineté, grandeur, miséricorde, sagesse, gloire, bonté et générosité. Et ces qualités appartiennent à toutes les Manifestations divines, à tous les grands Prophètes, à tous les élus bien que quelques-uns semblent posséder ces qualités à un plus haut degré que les autres. Ils ne diffèrent que par l'intensité de leur révélation et la puissance comparée de leur lumière : « Nous élevâmes les prophètes les uns au-dessus des autres ». Tu sais donc d'une façon certaine que les Prophètes et les élus de Dieu sont les lieux éclatants de l'apparition de toutes les qualifications élevées et de tous les noms infinis. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

Bien que, comme nous l'avons vu, la manifestation de l'Unique se retrouve dans toute la création, il est évident que le chemin le plus rapide pour parvenir à trouver Dieu passe par la connaissance des messagers divins qui incarnent ici-bas la manifestation la plus parfaite et la plus complète de tous Ses attributs. Il incombe donc, à tout chercheur sincèrement épris de Dieu de rechercher la manifestation de Dieu la plus récente, et de considérer les anciennes manifestations de Dieu, s'il désire connaître Dieu. Chacun pourra y parvenir en étudiant l'oeuvre, l'attitude et les écrits de quiconque prétend avoir une révélation divine.

« Chaque fois que vous apprenez qu'une nouvelle cause est apparue, vous devez rechercher la présence de son auteur, étudier ses écrits afin que, par bonheur, vous ne soyez pas privés de celui que Dieu rendra manifeste à l'heure de sa manifestation. » (Sélection des écrits du Báb)

Telle est la tâche qui incombe à tout chercheur de vérité pour parvenir à rencontrer lui-aussi Dieu et ainsi accéder à Ses immenses faveurs.

« Si vous pouviez, ô mes serviteurs, découvrir les océans cachés, les océans sans rivage de mon incorruptible richesse, vous tiendriez certainement pour rien le monde et la création tout entière. Puisse la flamme de la recherche de Dieu brûler en vos coeurs d'une ardeur telle, qu'elle vous permette d'atteindre votre but suprême et sublime - cet état glorieux où vous approcherez votre Bien-Aimé et Lui serez unis. Ne laissez pas, ô mes serviteurs, vos vains espoirs et vos futiles imaginations saper les fondements de votre croyance en Dieu, le très-Glorieux. De telles chimères détournent les hommes du droit chemin, et elles ne leur ont jamais été d'aucun profit. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

H - La science est un chemin vers la vérité

De nombreux conflits ont empêché la réalisation de l'unité du genre humain. L'un d'entre eux est l'opposition qui existe entre la science profane et les religions quelles qu'elles soient. La Foi bahá'íe enseigne que tout comme la religion, les sciences profanes sont un chemin vers la vérité.

« Quand nous voulons sérieusement trouver une chose, nous la cherchons partout. Il faut adopter ce principe dans notre recherche de la vérité. La science doit être acceptée. Aucune vérité ne peut contredire une autre vérité. La lumière est bonne quelle que soit la lampe dans laquelle elle brille. Une rose est belle quel que soit le jardin où elle fleurit. Une étoile a le même éclat si elle scintille à l'est ou à l'ouest. » (Causeries d'Abdu'l-Bahá à Paris)

Les écrits bahá'ís comparent la science et la religion à deux ailes qui sont nécessaires pour propulser l'humanité vers les cimes de la connaissance.

« Quatrièmement, la religion et la science sont entrelacées et ne peuvent pas être séparées. Ce sont les deux ailes avec lesquelles l'humanité doit voler. Une seule aile n'est pas suffisante. Toute religion qui ne se sent pas concernée par la science est une simple tradition, et cela n'est pas l'essentiel. C'est pourquoi la science, l'éducation et la civilisation sont une nécessité impérieuse pour une vie religieuse pleine. » (Abdu'l-Bahá à Londres)

De nombreuses incompréhensions existent entre d'un côté les théologiens et de l'autre les scientifiques. Les uns sont tournés vers les écrits sacrés au détriment de toute autre source de savoir, et les autres ne jurent que par les sciences profanes rejetant ainsi toute approche métaphysique pour parvenir à la vérité...

En vérité, la plupart des textes sacrés ont une source divine authentique, à l'exception de quelques rares écrits apocryphes.

« La diversité des règles et ordonnances religieuses qui les régissent tient à la diversité même des besoins et exigences propres aux âges où elles leur furent révélées. À l'exception du petit nombre de celles qu'a inspirées la perversité humaine, toutes viennent de Dieu, toutes sont un reflet de sa volonté et de son dessein. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Beaucoup de scientifiques rejettent ces textes sacrés puisque certains d'entre eux semblent contredire les données scientifiques les plus élémentaires. Prenons un exemple simple et assez célèbre.

« Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. » (Livre de la Genèse, Chapitre 2, verset 2)

La Tora enseigne que Dieu a créé toute la création en sept jours. Or, les données scientifiques mentionnent que c'est le big bang qui a précédé la création de l'univers, il y a de cela plus de treize milliards d'années... Et les exemples de la sorte ne manquent pas, notamment les prophéties faites sur la fin des temps dans les Livres saints...

« Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. » (Évangile selon Matthieu, Chapitre 24, verset 29)

Or, tous ces événements relatés dans les écrits saints sont absolument impossibles d'un point de vue scientifique. Et puisque les sciences ne se préoccupent que des expériences qui peuvent être vérifiées in situ, celles-ci ne s'intéressent pas à tout ce qui concerne le domaine de la croyance, laissant plutôt ce domaine à la théologie ou à la parapsychologie. La Foi bahá'íe apporte des éclaircissements et des éléments de compréhension permettant de réconcilier science et religion.

Premièrement, la Foi bahá'íe nous explique que les versets sacrés qui, en apparence, contredisent les données scientifiques, sont en vérité des paraboles d'ordre métaphorique qui ne doivent pas être comprises littéralement.

Allah - exaltée soit Sa gloire - a dit : « C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : « Nous y croyons: tout est de la part de notre Seigneur ! » Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent. » (Coran, Sourate 3, verset 7)

Bahá'u'lláh nous explique que tous ces termes ambigus comme « ciel », « fin des temps », « chute des étoiles » sont des concepts allégoriques servant à décrire des réalités spirituelles par des mots humains.

« Songe que si les peuples de l'Évangile avaient compris le sens symbolique des mots « soleil » et « lune », ou si, au contraire des obstinés et des pervers, ils en avaient cherché la compréhension auprès de celui qui est le révélateur du savoir divin, ils auraient certainement compris l'objet de ces termes, et n'auraient pas été affligés par la noirceur de leurs désirs égoïstes. » (Bahá'u'lláh, Le Livre de la Certitude)

Les peuples musulmans ont commis la même erreur que ceux de l'Évangile.

« Et comme les savants commentateurs du Qur'án n'ont pas compris la signification symbolique de ces « soleils », ils ont cherché à expliquer le verset en disant que le pluriel est ici employé parce que chaque jour le soleil se lève et se couche en un lieu différent; ou bien, que cela s'applique aux quatre saisons où le soleil se lève et se couche en un autre endroit. » (Bahá'u'lláh, Le Livre de la Certitude)

Donc, quand les personnes « cartésiennes » rejettent les écrits saints en prétextant qu'ils contredisent la science, ces personnes se trompent et tombent dans le même piège que les religieux qui comprennent littéralement les écrits saints.

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